Un cocktail ça se déguste avec modération, à moins qu’il ne soit sonore et servi
par Fugu Mango, l’un des groupes les plus excitants de la scène belge actuelle.
L’histoire du groupe est belle et irriguée d’un nombre enivrant d’influences. Dans « la
Maquina », leur deuxième album, qui sortira cet été, on croise du maloya réunionais, de
l’afro-rave, de la brit-pop et ou de l’électro. Le tout au service d’un sens inné de la
mélodie portée par une prod qui pulse et nous propulse sur le dancefloor.
Fugu-Mango c’est la douceur acidulée de la mangue et la dangerosité maitrisée
du Fugu.
Une apparente légèreté à prendre au sérieux, car derrière des faux airs de musique
groovy pour roof-top élégant se dévoile rapidement une vraie force musicale, des
voix remarquablement en place et une incroyable variété d’instruments toujours
placés avec justesse dans le mix. Une prod léchée (fruit de la rencontre
avec le magicien du son Jean Vanesse) qui se transforme, sur scène, en une
tempête musicale ultra-organique, vivante et festive.
Car c’est définitivement devant son public que le projet s’envole encore plus
loin, le trio du studio invite le monde à ses côtés: percussionniste, batteur et
choristes remplacent les programmations pour un supplément de groove et un
show total où le public large et familial se retrouvera dans un univers sans
frontière porté la fraicheur et l’énergie de Fugu Mango.
Dans la musique et la démarche de Fugu Mango se dégage un message politique peut
être inconscient. Elles racontent la force des métissages et mettent en lumière
la grâce des mélanges, elles nous rappellent qu’on danse mieux à plusieurs
que seul, qu’on n’est jamais mieux qu’ensemble et que nous sommes tous
égaux face aux fresques soniques de Fugu Mango.
La Maquina est un voyage, la musique de Fugu Mango, une expérience.
Vous en reviendrez sans doute, mais pas tout à fait pareil.